Comment financer la reprise d’entreprise avec
ou sans apport ?

Racheter une entreprise permet à l’entrepreneur de prendre appui sur l’expérience passée du business ainsi que sur ses actifs matériels et immatériels pour se lancer plus vite et plus facilement. La structure juridique existe, tout comme la notoriété de la marque, le portefeuille clients, la masse salariale, le fonds de commerce, les fournisseurs… Mais ce package a un prix, quel que soit le niveau de performance de l’activité au jour de la cession. Comment financer la reprise d’entreprise, avec ou sans apport personnel ? Découvrez vos options.

Le recours à un crédit bancaire

Le financement bancaire est le 1er réflexe pour financer la reprise d’entreprise. En moyenne : le prêt est conclu sur une durée de 7 ans, les établissements bancaires financent jusqu’à 70% du montant de l’opération. En conséquence :

  • Les recettes prévisionnelles doivent pouvoir absorber les remboursements à moyen terme : cet aspect en particulier est étudié par la banque au moment de consentir le crédit.
  • Le repreneur d’entreprise doit pouvoir justifier d’un apport conséquent. Le prêt d’honneur peut être utile à cet effet : ce financement accordé par un réseau dédié – Réseau Entreprendre, l’ADIE, Initiative France – sans garanties ni intérêts sert d’apport personnel. Un argument essentiel pour l’obtention d’un crédit bancaire.

A noter : Certains établissements bancaires sont spécialisés dans le financement de reprise d’entreprise. Recourir à ces professionnels permet un traitement plus rapide et plus fluide du dossier.

Au moment de l’étude du dossier de financement, la banque tient compte des garanties, de la solidité du business plan mais aussi de l’expérience et de la crédibilité du repreneur d’entreprise. Un financement aux allures d’entretien d’embauche…

A noter : Le taux comme les frais de dossier sont négociables à condition de présenter un projet viable, arguments convaincants à l’appui. Veillez à mettre en concurrence plusieurs établissements bancaires pour profiter des meilleures conditions de financement, économies à la clé.

L’option financement participatif

Nouvelle génération de financement, le crowdfunding a déjà fait ses preuves. Solliciter les particuliers pour financer la reprise d’entreprise présente plusieurs intérêts :

  • Le montage du dossier est relativement moins technique auprès des particuliers qu’auprès des banques. Le process, en outre, est ludique et fait intervenir toutes les compétences du repreneur en matière de communication sur les réseaux sociaux. Enfin, nul besoin de garanties : un atout précieux.
  • Le financement participatif permet de tester le projet en amont. Le succès de la campagne de crowdfunding est un indice de la réussite du projet : l’intérêt des consommateurs est là, reste à mettre en œuvre l’activité.
  • En lançant sa campagne de financement participatif, le repreneur d’entreprise commence déjà à communiquer sur le produit ou le service. Le marketing a débuté, le (re)lancement de l’activité se fait plus rapidement par la suite.

Cette option est très adaptée aux porteurs de projets innovants, éthiques et écoresponsables. La reprise d’une entreprise made in France en difficulté ou le rachat d’une startup technologique, entre autres exemples dans la tendance, ont toutes les chances de récolter de nombreux suffrages…

A noter : Le crowdfunding peut être envisagé comme financement partiel, et faire figure d’apport personnel dans un dossier de financement bancaire.

Sur le même modèle, le repreneur d’entreprise peut faire appel à des business angels ou des investisseurs. Seule différence : les investisseurs prennent des parts dans le business – un atout pour bénéficier de conseils de professionnels expérimentés – le capital est dilué.

Financements annexes

Le prêt bancaire, assorti ou non du crowdfunding et/ou d’un prêt d’honneur, est la source de financement n°1 au moment de reprendre une entreprise. Pour compléter ce financement ou pour appuyer son dossier, le repreneur d’entreprise peut envisager d’autres méthodes moins répandues, dont le crédit-vendeur.

Le crédit-vendeur permet au repreneur de payer progressivement tout ou partie du prix de cession. Cela implique un haut niveau de confiance de la part du cessionnaire – et une capacité financière suffisante dans la mesure où il récupère son argent sur le moyen terme. Difficile à négocier, cette solution est surtout adaptée dans le cadre de reprise familiale.

L’ARCE est également un moyen utile pour financer une partie du prix d’acquisition de l’entreprise. Le dispositif est éligible sous conditions : bénéfice de l’ACRE et droit au chômage.

Financer 100% de la reprise d’entreprise sur fonds propres, enfin, peut être une alternative au crédit à condition de ne pas engager l’intégralité de son patrimoine personnel.

Mardi 14 mai 2019

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